L’univers des chemins de fer en textes et en images, de jour ou de nuit, vu du sol ou depuis les airs

Éclectisme coréen

Éclectisme est un mot probablement détesté par les personnes étrangères qui apprennent le français ! Regardons la définition de ce mot que donne le dictionnaire Antidote : « Disposition d’esprit adoptée par un éclectique, qui ne s’intéresse pas qu’à un sujet ou à un seul aspect d’un sujet ; refus de tout système en particulier. »

Le « refus de tout système particulier » irait bien dans ma démarche photographique en général, mais c’est sur la partie « pas un seul aspect du sujet en particulier » que je vais m’attarder. Elle résume très bien la récolte d’images faites avec mon appareil numérique, un Sony A7iii, lors de mon voyage en Corée du Sud en 2022. Les esprits chagrins diront que je me disperse, que je papillonne sans vraiment de but. Dans un certain sens, ils n’auraient pas tort. Dans mon approche en Corée, j’ai cherché à mettre en avant des éléments des sujets rencontrés qui n’étaient pas forcément visibles au premier abord. J’ai pratiqué cet exercice en même temps que mes premières amours de photo de train : de la vue de trois quarts avec du soleil et, si possible, derrière moi !

Trois grands thèmes

À l’issue du post-traitement de mes clichés, trois thèmes principaux sont apparus.

Photographie monochrome d'une locomotive diesel coréenne au musée de Uiwang.

Le premier résulte de ma visite au musée des chemins de fer, dans la grande banlieue sud de Séoul, à Uiwang. Il ressort de ce thème une sensation nostalgique, une collection d’images à apprécier en écoutant une playlist de musiques Lofi alors que des gouttes de pluie glissent sur les fenêtres. Les trains préservés qui se désagrègent doucement donnent des textures à exploiter et à mettre en valeur. J’ai volontiers appliqué un traitement avec des tons peu contrastés et des teintes délavées. J’en ai profité pour faire des travaux plus abstraits, plus « artistiques » (le temps de la réflexion lié à la longueur et la lenteur de la visite l’explique peut-être). Le challenge était de taille puisque le musée présente beaucoup de matériel en statique avec peu de recul, ce qui limite les angles de prise de vue potentiels.

Un train à grande vitesse coréen KTX en gare de Séoul.

Un deuxième groupe d’images s’est ensuite détaché. Il découle d’une série réalisée en gare principale de Séoul, de nuit, un soir de grands départs. J’ai exploité la longueur des quais pour immortaliser les nombreux trains de voyageurs à grande vitesse qui ont leurs provenances dans cette gare sous différentes perspectives. J’ai aussi pu profiter du passage de convois vides en provenance des garages. J’ai moins fait preuve de créativité sur ce sujet. J’ai cherché à reproduire au mieux l’ambiance nocturne d’un grand terminal ferroviaire fourmillant d’activité.

Les chemins de fer coréens évoluent très rapidement, et les Mugunghwa en rame tractées sont une espèce en voie de disparition

Enfin, le dernier thème pourrait se résumer par « une exploration de la Corée du Sud par le train ». J’avais évoqué dans un précédent billet l’impossibilité de louer une voiture qui m’a obligé à modifier à la dernière minute mes plans. Cela a abouti à la découverte, sur une dizaine de jours, de l’est du pays en utilisant une multitude de dessertes régionales, les Mugunghwa. J’en ramène des vues certes « classiques » (créativement parlant), mais qui sont des témoignages des circulations en 2022. Les chemins de fer coréens évoluent très rapidement, et les Mugunghwa en rame tractées sont une espèce en voie de disparition (au profit d’automotrices). Il manque cependant l’aspect humain dans mes clichés faits avec l’appareil photo numérique. J’ai imagé cet aspect du voyage avec mon téléphone de façon spécifique en me concentrant sur un nombre restreint d’applications (Tintype by Hipstamatic par exemple).

En fin de compte, le fil directeur de cette galerie d’images, ce sont les chemins de fer en Corée, passés et présents. L’utilisation de multiples techniques de prise de vue (flou filé, pause de nuit) et de post-traitement (monochrome, teintes vintage) m’a permis d’offrir un ensemble contrasté. Nous sommes dans le cadre d’un essai photographique, comme je l’évoque dans un billet consacré à la ligne B du RER, une évolution du photojournalisme.

À la rédaction de ce billet, plusieurs mois après ma visite au pays du matin calme, je trouve que le portrait fait est assez fidèle aux souvenirs et aux ressentis que je peux en avoir.

Chaque image de la galerie ci-dessous comporte une légende complète qui vous permettra d’en savoir plus sur les chemins de fer coréens !

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