L’univers des chemins de fer en textes et en images, de jour ou de nuit, vu du sol ou depuis les airs

Coup d’œil sur 2020

La page de l’année 2020 est tournée. Contre toute attente, cette année nous aura fait vivre des moments particuliers. Elle aura mis en valeur l’incompétence des personnes qui nous gouvernent et nous aura placé chacune et chacun face à nous-mêmes. Malgré les désagréments liés aux confinements successifs et à la baisse de ma rémunération à la suite du quasi-arrêt des circulations ferroviaires entre la France et le Royaume-Uni, 2020 ne sera pas un aussi mauvais souvenir en ce qui me concerne. Photographiquement, je n’ai pas vraiment pu faire tout ce que j’avais planifié, mais ce que j’ai fait est de très belle qualité. Je vous propose de revenir sur ces points marquants.

Les trains de Londres

Le gros projet de 2020 portait sur les trains dans la ville de Londres. Mes visites régulières dans la capitale britannique m’ont donné l’envie de réaliser un essai photographique sur la place particulière qu’a le chemin de fer dans la ville. J’étais également motivé par le fait que la revue américaine Trains Magazine proposait un concours sur le thème de « la ville et le train ». J’avais là l’occasion de faire « une pierre, deux coups » comme le dit le dicton.

J’ai commencé des séances photos rythmées par les coupures dans mes journées de service. Je suis allé aux abords de la gare de Londres Paddington et Clapham Junction. J’ai aussi fait quelques repérages dans des secteurs plus urbains de Londres.Le premier confinement a stoppé cet élan ainsi que la baisse drastique du nombre des Eurostar et donc de mes disponibilités à Londres. Au moment d’écrire ces lignes (début 2021), la situation est loin d’être rétablie. Dans le meilleur des cas, ce n’est qu’en juin 2021 qu’un service plus étoffé devrait être mis en place. Autant vous dire que mon essai photographique est mis en sommeil !

Malgré cette situation, je suis très heureux des images que j’ai ramenées. Certaines traduisent bien l’atmosphère (vous savez combien j’apprécie cela dans les photographies) britannique. Par exemple, ma visite à Clapham Junction s’est faite par temps pluvieux. Cette météo a marqué mes clichés et a renforcé le côté sombre des habitations en briques grises. Un post-traitement monochrome de certaines vues m’a permis de faire ressortir cet aspect. Si vous regardez attentivement, vous verrez que j’ai fait des images contrastées et noires. Je me suis inspiré des travaux de photographes britanniques (Colin T. Gifford) pour réaliser ces noirs et blancs. Les noirs intenses s’accommodent plutôt bien des paysages d’Outre Manche.

La nuit, les trains ne sont (toujours) pas gris

Le deuxième objectif de l’année 2020 était d’immortaliser les collègues conducteurs qui travaillent de nuit, en tête de train de marchandises ou de voyageurs. J’envisageais même de me déplacer et de changer de régions. Bien évidemment, les restrictions de mouvement, plus le fait que je ne possède pas de voiture (j’en loue une pour mes déplacements) ont largement calmé mes ambitions ! J’ai cependant réussi à cumuler quelques nuits assez productives. En fin de compte, j’ai ramené peu d’images, mais de bonne qualité.

Vous avez d’ailleurs peut-être déjà vu ces images qui ont été assez populaires et partagées. Je dois avouer que c’est assez plaisant d’avoir des retours sur son travail par des canaux qui ne sont pas ceux qui sont habituels. Quelques collègues m’ont ainsi félicité aux détours des foyers de découcher ! Mais cette notoriété m’a également valu quelques déboires de la part de cheminots et de « passionnés ». J’ai eu droit à des noms d’oiseaux et des menaces de dénonciations aux autorités compétentes. À l’heure des réseaux sociaux et de la disparition des « filtres », beaucoup de gens n’ont plus peur de rien derrière le relatif anonymat des écrans d’ordinateur.

Je prends ces « menaces » au sérieux et cela explique pourquoi je me concentre sur les trains de collègues pour mes images nocturnes. Il est clair que ces comportements de plus en plus fréquents sont un frein à mes productions ferroviaires (et pas uniquement de nuit).

Une grosse baisse de motivation

J’ai profité du premier confinement (en France) pour proposer des « stories » sur Instagram. J’ai partagé mes lectures et mes découvertes sur le web. J’ai également publié ma newsletter de façon régulière en m’appliquant à offrir un contenu de qualité et qui pouvait servir de source d’inspiration aux lectrices et lecteurs. Tout ceci m’a demandé un travail conséquent de documentation et de réalisation.

Malheureusement, tous ces efforts ne m’ont conduit qu’à très peu de retours. Le nombre d’inscrit à la newsletter, par exemple, est resté ridiculement bas. La fréquentation du site n’a jamais été aussi faible. Les rares sujets populaires sont ceux qui ont un parfum de « trains d’autrefois ». Dès que j’essaie de mettre en avant une opinion, un concept photographique différent ou une réflexion, la quantité de vues devient minimale. Et quand je découvre certains blogues avoir des milliers de visites et surtout de nombreux commentaires grâce à des images toutes pourries de matériel en nouvelle livrée ou d’acheminements exotiques, ma motivation en prend un grand coup.

Voilà l’explication de l’arrêt des envois de la newsletter et des publications sur le site. Cela s’est même traduit par une diminution de mes lectures ferroviaires. Mon intérêt se porte de plus en plus vers l’astronomie, une passion de jeunesse. Le monde ferroviaire et ses fanas ne m’attirent plus vraiment. J’ai cependant pris la plume pour rédiger ce billet, cela signifie peut-être que tout n’est pas perdu !

Et pour 2021 ?

Vous aurez compris qu’en ce début d’année, je suis assez indécis. J’espère pouvoir continuer à produire des images nocturnes. Car même si le rendement de telles réalisations est faible, le résultat est toujours très satisfaisant. Satisfaisant pour moi, mais également pour le ou la collègue qui a été modèle. J’aimerais aussi maintenir le blogue en vie, à écrire des histoires. Je vais probablement créer un chapitre consacré à l’astronomie, dans le but de partager mes explorations stellaires.

Pour terminer ce billet, je vais reprendre une phrase extraite d’un jeu vidéo que je découvre en ce début d’année ? Dans Disco Elysium, le personnage principal à l’occasion de peindre un mur dans une ville délabrée. Plusieurs choix s’offrent au joueur. J’ai écrit « quelque chose de merveilleux va arriver ». Voilà ce que je souhaite à toutes et tous, humains et non-humains, pour cette nouvelle année.

Utilisation des clichés de cet article

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